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Education respectueuse - Atelier Faber & Mazlish 3/7
Remplacer la punition
Malgré l'application des habiletés précédemment décrites, il arrive encore souvent que la réaction de l'enfant, son attitude, ne corresponde pas à nos attentes. Certains jours nous aurons la patience de retravailler la coopération, et d'autres non, parce que nous sommes un peu plus fatigués peut-être, et parce que, comme nos auteures intitulent la deuxième partie de leur livre "Parents épanouis", les parents aussi sont des personnes. Dans ces moments-là, la tentation de la punition est grande, le réflexe est souvent de priver l'enfant du jouet qui faisait trop bruit, du dessert si les légumes n'ont pas été terminés, de télé si le bulletin scolaire n'est pas à la hauteur de nos attentes... Pour ceux qui ne vont pas jusqu'à joindre le geste à la parole en assénant la sacro-sainte fessée. Or, quels souvenirs avons nous gardé des punitions reçues dans l'enfance ? Une injustice ? Un désir de vengeance ? La réponse dépend de ce qu'il y a en chacun de nous, mais quoi qu'il en soit, je mets au défi beaucoup d'adultes de raconter un épisode de leur enfance où, punis, ils en sont sortis grandis et responsabilisés. Et pourtant, faute de maîtriser les outils qui nous permettraient de vivre une relation harmonieuse avec nos enfants, nous agissons tous de la même manière... Voici donc quelques pistes ! Exprimer ses sentiments fermement, sans attaquer la personnalité de l'enfant Il nous semble évident d'être fâchés si le bol de vinaigrette se retrouve renversé et en mille morceaux sur le carrelage de la cuisine, de même nous avons peur si nous voyons notre enfant courir au milieu de la route. Mais qu'en est-il de l'enfant ? C'est évident pour nous, mais pour lui ? Pour qu'il le sache, la première chose évidente à faire serait de le lui dire ! "Quand je vois mon bol cassé et ma sauce par terre, ça me met vraiment en colère !", "ça me fait peur de te voir courir sur la route à côté des voitures !". Une simple phrase, ferme, éclaire sur nos sentiments. Il est intéressant de se poser alors la question suivante "A qui appartient le problème ?" L'enfant qui court sur la route n'a pas de problème, il vit dans l'instant, il a envie de courir alors il court. Le problème appartient au parent qui a peur de voir son enfant renversé par une auto, qui imagine les conséquences dramatiques d'un éventuel accident. Il ne sert à rien de crier "tu es imprudent, tu n'en fait qu'à ta tête, tu n'écoutes jamais !". Si le ton mérite bien d'être haussé, c'est pour exprimer notre propre peur, et non pour attaquer l'enfant qui, une fois blâmé, ne sera certainement plus en mesure d'entendre nos sentiments. Exprimer ses attentes Des attentes clairement formulées sont tout aussi importantes pour aider l'enfant à comprendre notre mécontentement. Plutôt que d'accuser ou de blâmer. Je me rappelle d'un épisode où Loris, en pleine découverte d'indépendance, avait repoussé avec force un petit garçon qui voulait l'aider à porter son gros sac à langer. J'aurais pu lui donner une gifle en lui disant qu'il était méchant, mais dans ce cas, je n'aurais pas écouté son besoin du moment : agir seul. Et pourtant, c'était pour moi inacceptable ! J'ai donc choisi de lui parler de mes attentes "je m'attends à ce que tu t'exprimes avec des mots, et non avec des coups". Nous en avons reparlé le lendemain matin, et à ma grande surprise (et satisfaction, j'avoue), quand son petit camarade est arrivé pour aider Loris à porter le sac, mon fiston de deux ans l'a regardé et lui a dit un simple mot "non". Montrer à l'enfant comment redresser la situation Certains qualifieront cela de "punition utile". Pour moi il s'agit plus d'une réparation. Si je renverse un bol de vinaigrette, je vais chercher une éponge et je frotte mon carrelage sans espérer que quelqu'un le fasse à ma place. De la même manière, j'attends de Loris qu'il nettoie ce qu'il salit par accident et qu'il aille jeter ce qu'il casse. Cela permet à l'enfant d'être pleinement impliqué, tout en assumant les conséquences de ses actes. Offrir un choix à l'enfant Cette habileté a été très tôt efficace avec Loris. Tout petit, lorsqu'il rechignait à venir s'assoir dans sa chaise haute, il avait alors le choix : "tu viens dans la chaise tout seul ou je te porte". Souvent il venait, d'autres fois non, dans ce cas je le portais sans m'énerver en disant simplement "tu préfères que je te porte". La plupart du temps ça se passait très bien. Pour reprendre l'exemple de l'enfant qui court sur la route, on pourrait dire "tu peux marcher sur le trottoir seul ou en tenant ma main". Plusieurs personnes à qui j'ai parlé de cette habileté semblaient réticentes, se demandant s'il n'y avait pas là une certaine forme de manipulation. Je ne pense pas, mais tout dépend du point de vue. Offrir ce genre de choix permet en tous cas de désamorcer bien des conflits et d'économiser beaucoup d'énergie. Passer à l'action Arrive le moment où toutes les habiletés citées précédemment ont été testées et parfois sans succès. Dans ce cas, l'enfant doit là aussi apprendre à affronter les conséquences de ses actes. Ainsi, si après les explications, les choix offerts, il continue de courir sur la route, nous pouvons regagner définitivement la voiture et abréger la sortie. Bien entendu cela n'est pas toujours possible, il y a des rdv importants, des horaires à respecter, mais il y a souvent un moyen de passer à l'action de façon constructive, toujours à condition que les raisons en soient clairement énoncées. La résolution de problème Ce que nos auteures appellent "la résolution de problème" est en fait une application concrète des habiletés présentées afin d'éviter d'avoir recours à la punition. Il s'agit de coucher sur le papier des solutions, proposées à la fois par le parent et par l'enfant, puis de ne conserver que celles qui conviennent aux deux. Pour reprendre les mots de Thomas Gordon, c'est une "méthode sans perdant". L'énergie de chacun est investie dans la recherche d'une ou de plusieurs solutions qui conviennent à chacun. L'enfant se sent responsabilisé, grandit, et ne se voit pas imposé une solution toute faite qui serait adaptée au problème du parent, mais pas au sien. Prenons un exemple précis : si l'enfant demande à ce qu'un camarade vienne dormir à la maison mais que la dernière fois, les parents ont été dérangés par le bruit du chahut, il peut être profitable à tout le monde d'utiliser la résolution de problème. Le parent pourra formuler ses craintes "je veux que la télé soit éteinte à 22h", "je veux que vous rangiez la chambre avant d'aller vous coucher", et l'entant se responsabiliser "nous pourrions sortir la vaisselle du petit déjeuner le soir afin de ne pas faire de bruit le matin". Bien entendu, cette approche ne peut être utilisée qu'avec des enfants en âge de parler, donc pas avec des tous petits enfants.
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